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Vieux Paris

Promenade urbaine

Distance : 10 km

Dénivelé : 120 m

Une balade facile, aux limites du Paris médiéval… Ce parcours suit les anciens chemins de contrescarpe, ces chemins qui longeaient les fossés établis à l’extérieur des enceintes de la ville. Il permet d’observer le plus long vestige conservé de la muraille de Philippe-Auguste et de prendre la mesure des buttes de gravois qui jalonnaient l’enceinte de Charles V. On ne manquera pas de mettre pied à terre pour admirer l’hôtel de Sens, la porte St-Denis, la place des Victoires et la Cour Carrée du Louvre. Sans oublier le point de vue magnifique qui s’ouvre depuis le Pont Neuf… 

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Nicolas de Fer : Paris au XVIème siècle

Feuille de route

Après avoir traversé l'île St-Louis, on suit la rue de l'Hôtel de Ville, depuis laquelle on découvre la façade sur jardin du bel hôtel d'Aumont, avant de déboucher sur l’hôtel des Archevêques de Sens, l’un des rares vestiges de l’architecture civile du Moyen-Âge à Paris (1495 - 1519). Rue Charlemagne, on peut observer le plus long vestige conservé de la muraille de Philippe-Auguste, qui s’étend sur plus de 80 mètres. On emprunte alors la rue de Turenne, qui longeait l'égoût Ste-Catherine jusqu'à sa couverture au début du XVIIème siècle, puis la rue Meslay, ouverte à l'emplacement du chemin de ronde de l'enceinte de Charles V. Sa pente nous indique une ancienne butte de gravois, la butte St-Martin, similaire à celle de Bonne-Nouvelle, qu'on escalade pour atteindre la rue de Cléry. On ne manquera pas de mettre pied à terre pour admirer la porte St-Denis, la place des Victoires et la Cour Carrée du Louvre, puis le point de vue magnifique qui s’ouvre depuis le Pont Neuf… On contourne l’Institut de France, puis on remonte les rues Mazarine et Monsieur-le-Prince jusqu’au Luxembourg, où le chemin de contrescarpe a été intercepté par la rue Soufflot ; on le retrouve rue des Fossés-St-Jacques. Sur la montagne Ste-Geneviève, la place de l’Estrapade marque le point haut de notre promenade. On rejoint la place de la Contrescarpe, où flotte toujours l’atmosphère si vivante de la rue Mouffetard, avant de dévaler la rue du Cardinal-Lemoine jusqu’à Jussieu et de terminer la boucle en profitant du calme atemporel des quais de l’île St-Louis.

Petite Banlieue

Promenade urbaine

Distance : 44 km

Dénivelé : 350 m

Pour cette balade à la découverte des arrondissements extérieurs de Paris, on emprunte des chemins anciens, protégés du trafic automobile, qui conservent le charme pittoresque de la « Petite Banlieue » annexée à la capitale en 1860. On suit un moment les voies désaffectées de la Petite Ceinture, qui ne sont aménagées que sur de courtes sections alors qu’elles pourraient constituer une promenade continue tout autour de Paris, voire une autoroute à vélos. On met plusieurs fois pied à terre pour de brèves incursions dans certains des plus beaux parcs de Paris : Bercy, les Buttes Chaumont, Monceau, Montsouris et le nouveau parc Martin Luther King, aux Batignolles. On s'offre même un joli détour le long des rives arborées des deux grands lacs du bois de Boulogne…

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Parc Monceau

Feuille de route

Depuis le pont St-Louis, on rejoint la BNF par les bords de Seine : c’est le point de départ de notre boucle autour de Paris. On franchit le fleuve par la belle passerelle Simone de Beauvoir, dont les ondulations croisées permettent de rejoindre la terrasse surélevée, inspirée de celle des Tuileries, qui protège le parc de Bercy de la voie express établie sur le quai, entre le périphérique et l’Arsenal. Au bout de la terrasse, on traverse – à pied – la partie la plus intimiste du parc : le « jardin romantique » conçu par Bernard Huet autour d’une ancienne maison de négociant en vins isolée par un bassin circulaire, et dans lequel on découvre des arcades qui proviennent du marché St-Germain, construit par Blondel à la fin de l'Empire.

Après être passé sous les voies ferrées de la gare de Lyon, on retrouve la Petite Ceinture tout au bout de la rue des Meuniers. La promenade s’interrompt au niveau de l’avenue de St-Mandé, mais elle sera bientôt prolongée jusqu’à la gare de Charonne. Elle s’engouffre alors dans deux tunnels successifs d’1km chacun, à l’issue desquels les vélos pourraient déboucher au pied des Buttes Chaumont sans avoir à gravir le coteau de Belleville. Les reconversions de ce type sont nombreuses ; la Ville de Paris s’y refuse cependant, « pour des raisons évidentes de sécurité » – argument qui n’est pas sans rappeler ceux des opposants au métro, à la fin du XIXème siècle.

Qu’importe ! C’est l’occasion de profiter du charme unique du vieux Charonne et de marquer une pause place St-Blaise, au pied de l’église, avant de poursuivre vers Ménilmontant par la rue des Prairies. Au bout de la belle rue des Cascades, après le regard St-Martin, petit crochet pour le point de vue qui surplombe le parc de Belleville. La belle rue de La Villette nous conduit ensuite jusqu’aux Buttes Chaumont. On y aperçoit le temple de la Sybille sur son promontoire vertigineux : c’est sans doute la création la plus stupéfiante du 2nd Empire, à l’emplacement d’anciennes carrières de gypse.

De l’autre côté du bassin de La Villette, on suit l’ancien chemin des Bœufs contre le flanc nord de la butte Montmartre : il correspond aux rues Riquet, Marcadet et de la Jonquière. Ligne magique de près de 4.5 km de long, largement protégée des voitures, qui nous conduit sans hésitation jusqu’aux Épinettes. On traverse le parc Martin Luther King, au centre d’un quartier neuf, puis le square des Batignolles, friandise alphandienne ombragée par de vieux platanes sous lesquels coule un frais ruisseau. Miracle du paysagisme : c’est minuscule, mais délicieux. On atteint ensuite le parc Monceau, vestige de l’immense folie de Chartres, coupée en deux par le boulevard extérieur, puis à nouveau réduite de moitié par les spéculateurs du 2nd Empire. On y admire la rotonde de Ledoux et la Naumachie, mise en scène poétique des vestiges d’un tombeau des Valois commandé par Catherine de Médicis pour St-Denis, qui constitue le point d’orgue du jardin de Carmontelle.

On rejoint le bois de Boulogne, comme il se doit, par l’avenue qui le prolonge de la porte Dauphine à la place de l’Étoile ; deux fois plus large que les Champs-Élysées, elle est encadrée par de vastes terre-pleins sur lesquels les arbres poussent en port libre. Il s’en dégage un sentiment d’espace tout à fait remarquable. On longe les rives arborées du Lac Inférieur puis du Lac Supérieur, autres chefs d’œuvre d’Alphand, avant de descendre la vieille rue d’Auteuil jusqu’à la Seine.

Depuis le pont Mirabeau, magnifique point de vue sur les immeubles du Front de Seine, au pied desquels on va chercher la rue de Javel pour rejoindre le vieux Vaugirard – rue Blomet – à l’écart de la nervosité de la rue de la Convention. Après avoir traversé le quartier bucolique de Plaisance, on retrouve la Petite Ceinture, qui nous conduit jusqu’au parc Montsouris, dernier jardin haussmannien de notre périple, puis on pénètre dans la Cité Universitaire, qui nous projette dans l’architecture contemporaine avec – entre autres – les pavillons de la Suisse et du Brésil, manifestes de Le Corbusier. On traverse ensuite le XIIIème arrondissement, où le moderne et le pittoresque s’entremêlent sans cesse : on y admirera notamment l’école de la rue Küss, qu’on doit à Roger-Henri Expert, l'université de Tolbiac, d’Andrault & Parat, les Olympiades de Michel Holley, la tour du Nouveau Monde de Philippe & Martine Deslandes, les beaux immeubles d’Édith Girard et d’Henri Ciriani rue du Chevaleret, et enfin la Station F, ancienne halle ferroviaire signée Eugène Freyssinet.

Bièvre : Paris - l'Haÿ

Promenade urbaine

Distance : 26 km

Dénivelé : 260 m

Saviez-vous qu’avant la Seine, c’est la Bièvre qui coulait autour de l’île de la Cité ? L’ancien cours de la Seine est toujours très lisible dans la topographie parisienne : elle passait plus au nord, au large de nos Grands Boulevards, avant de s’engouffrer, en aval de l’Arsenal, dans le lit de son petit affluent… Aux portes de Paris, la vallée de la Bièvre est dominée par le plateau de Villejuif : profitez de cette jolie boucle de 25 km pour aller la découvrir. La rivière a été canalisée à partir de la fin du XIXème siècle, de Paris à Antony, mais son cours est toujours très lisible et très agréable à suivre – et plusieurs sections en ont récemment été découvertes et "renaturées".  

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la Bièvre à l'Haÿ-les-Roses

Feuille de route

La rue de Bièvre, par laquelle on s'engage tout d'abord, témoigne de son ancienne confluence avec la Seine. Elle nous conduit jusqu'au très vieux chemin du faubourg St-Marcel, qui franchit la montagne Ste-Geneviève. Au pied de la rue Mouffetard, un peu au-delà de l'église St-Médard, on retrouve le cours de la Bièvre : c'est autour de ce point de franchissement très ancien que s'est fixé le bourg St-Marcel, presque intégralement rayé de la carte sous le 2nd Empire. La rivière, qui se divisait en deux bras un peu plus au sud, forme alors des sinuosités toujours très lisibles dans le tracé des rues, notamment de part et d'autre du très beau jardin des Gobelins, puis rue Brillat-Savarin, où l'on remarque les maisons colorées de la Cité Florale. La poterne des Peupliers, par laquelle la Bièvre franchissait l'enceinte de Thiers, a conservé l'atmosphère et la fraîcheur arborée d'un fond de vallée.

 

Le chemin traverse ensuite le vieux bourg de Gentilly, à flanc de coteau – à l'écart des zones inondables. Il s'élève insensiblement. Au sommet de la pente, on découvre le pont aqueduc avant de dévaler sur Arcueil. En passant sous les arcades, on distingue très nettement l'aqueduc Médicis (1612-1623), qui conduit les eaux de Rungis et de Paray jusqu'à l'Observatoire, de celui de Belgrand, auquel il sert d'assise, et qui conduit les eaux de la Vanne et de Loing jusqu'au réservoir de Montsouris. Au retour, on apercevra des vestiges de l'aqueduc romain, établi au même endroit.

 

À Cachan, on fait un petit détour pour apercevoir le château Raspail et à la très belle mairie de briques jaunes, construite en 1935 dans l'esprit moderniste hollandais. On descend le long de l'aqueduc du Lunain : planté de beaux platanes, il traverse la vallée en siphon. Peu à peu, la vallée prend une ampleur nouvelle. Enfin, on atteint le parc de la Bièvre, où la rivière a été découverte sur plus d'un kilomètre.

 

Sur le chemin du retour, on gravit le coteau de l’Haÿ-les-Roses. Il faut prendre le temps d’une visite à la célèbre roseraie avant de profiter du panorama exceptionnel qu’offre le tracé des aqueducs au bord du plateau de Villejuif. Un peu avant de retrouver le pont aqueduc d'Arcueil, on dévale la pente jusqu'aux rues sinueuses du vieux Cachan, qui suivent le cours de la rivière. Passé le viaduc de l'A6, on la découvre à nouveau dans le parc du coteau.

 

On rentre dans Paris par la poterne des Peupliers et le joli square de l'Abbé Henocque, puis la rue de la Colonie. Le jardin des Gobelins, aménagé dans les années 1930 par l'architecte Jean-Charles Moreux dans un style néoclassique, mérite qu'on mette pied à terre pour s'y attarder un moment. Le plan d'urbanisme du du quartier est remarquable : on y remarque le Mobilier National d'Auguste Perret, les anciens bâtiments de la Manufacture et le château de la Reine Blanche, rue Berbier du Mets, mais aussi trois des plus belles tours de Paris, dont celle d'Édouard Albert, et le lycée Rodin. Il ne reste plus qu'à rejoindre la rue Pascal, de l'autre côté du boulevard, pour descendre jusqu'à la Seine par la rue de Valence et celle du Fer à Moulin, que distingue l'ensemble brutaliste de Jacques Kalisz, la Collégiale, puis par la rue Poliveau. 

St-Denis

Promenade urbaine

Distance : 36 km

Dénivelé : 210 m

Si vous n’avez jamais visité la basilique de St-Denis, n’hésitez plus ! Cet itinéraire tranquille, par Clignancourt, vous offre au passage un aperçu de St-Ouen et de belles vues sur la Seine depuis la rive de l’Île St-Denis. Il vous fait traverser le vieux St-Denis et le nouveau, qu’incarnent – entre autres – l’Hôtel de Ville d’Henri Gaudin et le siège de l’Humanité d’Oscar Niemeyer. Il vous mène, enfin, jusqu’au parc de la Courneuve : ses plans d’eau pittoresques, ses collines et ses cascades, depuis lesquelles on découvre une vue panoramique sur 400 hectares de verdure. À l’horizon : Belleville, Montmartre, la Défense... Retour par le canal St-Denis : pour les vélos, c’est la voie royale.

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Parc de la Courneuve

Feuille de route

À la pointe St-Eustache, on s’engage dans la rue Montmartre pour rejoindre le chemin de Clignancourt (rue Cadet), qui grimpe sur le flanc est de la butte. Au croisement des rues Marcadet et du Mont-Cenis, vestiges du vieux Clignancourt. La rue du Poteau oblique alors vers St-Ouen : ce sont d’abord les maisons basses du quartier des Rosiers, promises à la rénovation, puis les sites industriels (les usines Peugeot, l’impressionnant centre de chauffage urbain) et, enfin, le petit château néoclassique édifié par Huvé sous la Restauration. Au centre d’un nouveau quartier de logements, le parc a été décaissé afin d’être inondable en cas de crue.

 

La Seine coule en contrebas. On passe sur l’île St-Denis pour en suivre le cours à l’écart de la circulation. Le village olympique se construit ici, de part et d’autre du fleuve. Belles vues sur la rive opposée : défilent la Cité du Cinéma, ancienne usine électrique, puis la maison Coignet (1855), en béton-pisé, qui domine la rivière. En arrivant sur le centre ancien, on remarque les logements sociaux aux volumes géométriques libres dessinés par Katherine Fiumani (1990).

 

Sur le parvis de la basilique, on marque une pause pour contempler le face à face saisissant entre le vieux St-Denis, qu'on vient de traverser, et le nouveau, incarné entre autres par l’Hôtel de Ville d’Henri Gaudin (1993) et le siège de l’Humanité d’Oscar Niemeyer (1989). Enfin, on atteint le parc de la Courneuve. On remonte une série de plans d’eau pittoresques jusqu’aux cascades du lac supérieur. Vue panoramique sur le parc. À l’horizon : Belleville, Montmartre, la Défense...

 

Retour par le canal St-Denis. La dimension industrielle du quartier est toujours sensible. Les maisons basses, les entrepôts, anciens ou rénovés, ne ferment par l’horizon. On circule presque au niveau de l’eau, ce qui donne une impression d’espace extraordinaire… Pour les vélos, entre Paris et St-Denis, c’est la voie royale.

 

Reste, cependant, que le chemin des Poissonniers forme une ligne bien plus directe entre le carreau des Halles où il prend sa source par la rue Montorgueil, et le quartier de la Maison de Seine, à St-Denis. Cette liaison idéale, largement protégée du trafic qui encombre l'axe historique de la Chapelle, est toujours entravée par le sens interdit du faubourg Poissonnière. Plus délicat, le passage le long du cimetière parisien de St-Ouen a été privatisé par le centre de maintenance ferroviaire… Pourquoi ne pas le rétablir ?

la Défense

Promenade urbaine

Distance : 43 km

Dénivelé : 350 m

Depuis quelques années, les vélos sont à nouveau admis sur la dalle de la Défense ; une ligne verte les guide même, de rampe en rampe, jusqu’à l’esplanade de la Grande Arche. Profitons-en pour y faire un tour, avant de traverser le beau parc André Malraux, puis de découvrir le vieux Nanterre et ses rues pittoresques. On grimpera ensuite, en pente douce, les pentes du Mont Valérien, qui nous réserve des vues imprenables et nous offre le luxe de descendre tranquillement sur St-Cloud : jardins, jeux d’eau, belvédères sur la Seine. Derniers crochets par l’île Seguin et le parc de l’île St-Germain, où trône la Tour aux Figures de Jean Dubuffet, avant de remonter la rive gauche de la Seine jusqu’à la Cité.

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la Défense et le Temple d'Amour de l'Île de la Jatte

Feuille de route

Plutôt que de suivre l’axe des Champs-Elysées, sacrifié à l’automobile, cet itinéraire s’appuie sur la voie historique vers Neuilly, Nanterre et St-Germain-en-Laye : celle de la rue St-Honoré et du faubourg du Roule, qui contourne, subtile, le relief de l’Étoile par les Ternes, avant de rejoindre le vieux Neuilly rue du Pont, à moins de 150 mètres du pont moderne.

 

À trois reprises, cependant, on va s’éloigner de ce chemin très ancien. Dès l’avenue de l’Opéra, on bifurque sur la rue de Rivoli, toute proche, pour éviter le sens interdit qui contrarie toujours la circulation des vélos sur le faubourg St-Honoré. On passe côté jardin, en quelque sorte : d’abord celui des Tuileries, puis celui des hôtels du faubourg, qui donnent sur les jardins des Champs-Elysées. Après la demi-lune du palais présidentiel, on remarque la belle façade de l’hôtel d’Argenson (1780).

 

Aux Ternes, deuxième crochet pour emprunter la rue Bayen, qui passe en arcade sous l’ancien château. À Neuilly, enfin, on quitte l’avenue du Roule pour suivre le boulevard d’Argenson. On passe les vestiges du château avant de déboucher sur la Seine ; au bout de l’île de la Jatte, le temple d’Amour, fabrique du XVIIIème siècle déplacée du parc Monceau sous la Restauration, se détache parmi les peupliers – la Défense en arrière-plan.

 

Deux belles passerelles permettent de monter sur la dalle. On fait un détour par celle des Damiers (Binoux & Folliasson, 1976), pour prendre la mesure de cet ensemble de quatre bâtiments pyramidaux, dont les deux premiers vont bientôt être détruits. Un peu plus haut, on ne manque pas d’admirer Vision 80, magnifique ensemble brutaliste (Jouve, Frischlander & Mamfredos, 1973). On contourne le voile de béton du CNIT (1958), qui ne repose que sur trois piliers, puis on passe derrière l’Arche, où démarre la Jetée de Paul Chemetov, longue passerelle tendue vers la banlieue – malheureusement fermée depuis 2015. Au prix de quelques marches (sauf à préférer la passerelle Valmy), on emprunte enfin le Japan Bridge (Kurokawa, 1994), par lequel on rejoint les Tours Nuages d’Émile Aillaud (1973-81) et le beau parc André Malraux. On remarque l’école d’architecture de Jacques Kalisz et Roger Salem (1971), chef d’œuvre promis à la démolition par l’État.

 

Derrière l’Hôtel de Ville (Darras & Bedon, 1973) et le cimetière, on découvre le vieux Nanterre et ses rues pittoresques, vivantes et bien conservées. Après ce joli détour, on grimpe en douceur les pentes du Mont Valérien. Depuis la terrasse du Fécheray, un peu avant le sommet, vues imprenables sur Paris, la Défense et la boucle de St-Cloud. L’école de plein air de Suresnes (Beaudoin & Lods, 1935) est là ; à deux pas de la forteresse du Mont Valérien, on veut faire de ce petit paradis un mémorial du terrorisme…

 

Cette ascension nous permet de descendre sur St-Cloud. Sur le chemin, le jardin des Tourneroches contemple la Tour Eiffel. On passe le centre ancien avant d’entrer dans le domaine : jardins, jeux d’eau, belvédères sur la Seine – il ne manque que le château, incendié en 1870. Derniers crochets par l’île Seguin et le parc de l’île St-Germain, où trône la Tour aux Figures de Jean Dubuffet, avant de remonter la rive gauche de la Seine jusqu’à la Cité.

Créteil

Promenade urbaine

Distance : 44 km

Dénivelé : 240 m

Créteil à vélo, depuis Paris, c’est possible ! C’est même l’occasion de faire quelques détours inspirants.

Au programme de cette jolie balade : le tour du lac Daumesnil, la confluence entre la Seine et la Marne, le beau rivage d’Alfortville, le lac de Créteil et son festival d’architecture des années 1970, le vieux Bonneuil et les rives bucoliques de la Marne, le long des îles Catherine et Brise-Pain. Retour par le château de Vincennes et la promenade plantée.

Qui osera ensuite prétendre que la banlieue parisienne est monotone ?

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la Seine à Alfortville

Feuille de route

Pour cette excursion vers le sud-est de la capitale, on rejoint la rue St-Antoine à sa source, devant le portail de St-Gervais-St-Protais (Salomon de Brosse, 1620). Passée la Bastille, on fait un crochet par la rue de Charonne et l’église Ste-Marguerite avant de retrouver la rue de Reuilly, qui file en ligne droite jusqu'au bois de Vincennes. On y croise le collège Jean-François Oeben (Deschamps, 1995), l’église St-Eloi (Leboucher, 1967), l’école d’infirmière (1976), l’Institut Ste-Clotilde (1978) et l’ensemble de logements de Roland Schweitzer, puis l’église du St-Esprit (Tournon, 1934).

 

Avant de rejoindre le vieux Charenton, comment résister au plaisir de faire le tour du lac Daumesnil, aménagé par Alphand sous le 2nd Empire ? Le temple romantique de l’île de Reuilly nous invite à faire la traversée ; sur la rive, les pavillons du Cameroun et du Togo, vestiges de l’exposition coloniale de 1931, abritent un Bouddha de 9m de haut.

 

Après avoir traversé la Marne et contemplé la confluence, on remonte la Seine sur 3km, le long du beau rivage d’Alfortville, jusqu’au quartier de l’Île-St-Pierre. Les rives industrielles et encombrées d’Ivry-Port, toutes proches, semblent déjà loin… On traverse les voies ferrées au niveau de la gare du Vert de Maisons ; un peu plus loin, le chemin des Mèches, préservé par le plan du « Nouveau Créteil », nous permet de passer sous l’autoroute et d’entrer dans la ville nouvelle loin du trafic automobile : c’est l’itinéraire suivi par le GR2.

 

On passe devant l’ancien siège de Pernod (Willerval, 1974), le palais de Justice (Badani & Roux-Dorlut, 1978) et les « Choux » (Granval, 1973), avant d’emprunter la passerelle Jean Gabin. Sur notre gauche, les tours et les pyramides de logements sont dues aux architectes Andrault & Parat. La préfecture (Badani, 1970) est juste derrière, face au lac de Créteil, magnifique plan d’eau de plus de 40 hectares aménagé à l’emplacement d’anciennes carrières de gypse et de graviers. Après en avoir fait le tour, il faut grimper quelques marches pour accéder au parvis de l’Hôtel de Ville (Dufau, 1974). On peut le contourner, mais le jeu en vaut la chandelle !

 

On traverse alors le quartier du Mont Mesly (prélude au Nouveau Créteil, urbanisé dès la deuxième moitié des années 1950 selon une trame régulière), puis le parc du Rancy, à Bonneuil. Le château et ses communs du XVIIème siècle, la place du village, triangulaire, ne manquent pas de charme. En contrebas, par le port de Bonneuil, on rejoint enfin la Marne : les rivages bucoliques des îles Catherine et Brise-Pain, tout d’abord, puis les quais de Maisons-Alfort jusqu’à Charentonneau – avec  un crochet pour faire le tour du groupe scolaire Condorcet (Hummel, 1934).

 

Deux passerelles successives nous permettent de traverser la Marne et l’autoroute, pour remonter sur le bois de Vincennes à St-Maurice. On traverse le bois vers le château, à la limite entre sa partie occidentale, ajoutée au domaine sous le 2nd Empire, et sa partie centrale, livrée pendant plus d’un siècle et demi au ministère des Armées, qui l’avait presque intégralement rasée. Reconquise peu à peu après la 2nde guerre mondiale, on y a rétabli dans les années 1980, les tracés classiques, réguliers, qui contrastent avec le style paysager caractéristique des parcs haussmanniens. La perspective du château en constitue le temps fort, bien qu’elle soit toujours obstruée par la caserne de la garde républicaine, dernier vestige des déprédations commises dans ce domaine par le génie militaire.

 

On aperçoit, depuis l’esplanade, le donjon et la Ste-Chapelle de Vincennes. Après avoir longé le lac de St-Mandé, on rejoint la promenade plantée. Cette ancienne voie ferrée est cyclable jusqu’à l’allée Vivaldi ; au-delà du jardin de Reuilly, c’est un beau jardin linéaire, réservé aux piétons, sur le viaduc qui surplombe l’avenue Daumesnil. On retrouve les berges de la rive gauche par le boulevard de Bercy.

Marne & Ourcq

Boucle Gravel

Distance : 92 km

Dénivelé : 240 m

­Cette balade typée gravel (mi-goudron, mi-piste) nous entraîne le long de la Marne jusqu’au sublime coteau de Chalifert, unique difficulté du jour, pour retrouver le canal de l’Ourcq à Trilbardou.

On y découvre Charenton et St-Maurice, les rivages résidentiels de Nogent et du Perreux, le parc de la Haute-Île, l’immense lac de Vaires, stade nautique olympique, et Lagny, vieille ville chargée d’histoire. On y regrette le tunnel désaffecté qui franchit l’étroit coteau de Chalifert, puis on traverse une boucle isolée de la Marne. Paris semble si loin… Pourtant, le canal de l’Ourcq, dont la Ville est propriétaire, passe juste là : il serpente, à flanc de colline. Tout au bout, c’est la Villette !

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Lagny-sur-Marne

Feuille de route

On sort de Paris par l’une de ses voies les plus anciennes. Après avoir rejoint la Bastille par la rue St-Antoine, on suit la rue de Charenton : d’abord une rue de faubourg légèrement ondoyante, puis une ligne droite, rectifiée et plantée d’arbres au XVIIIème siècle. Charenton-le-Pont : sous les petites places et le pavillon d’Antoine de Navarre (1612), la rue de village, étroite et sinueuse. Le chemin poursuit à travers St-Maurice qui s’étire, vieux faubourg pittoresque dominé par l'hôpital Esquirol, entre le bois de Vincennes et la Marne. Dans la section à sens unique, la maison de Delacroix. 

 

Sur la rive droite de la Marne, que l’on retrouve au pont de Joinville, défilent les beaux rivages résidentiels de Nogent et du Perreux. À Neuilly, on atteint le parc de la Haute-Île ; fin du goudron. La piste longe des étangs où l’on observe les oiseaux. Après la Belle Île, on débouche sur l’immense lac de Vaires et son stade nautique olympique. Le halage devient plus rugueux. On atteint Lagny, ville chargée d’histoire ; dans l’axe du pont, la vieille rue du Marché nous fait signe.

 

Enfin, c’est le coteau de Chalifert : abrupt, étroit, sublime – traversé par deux tunnels ferroviaires et par le canal qui file sur Meaux, évitant les méandres que doit subir la Marne. Longtemps, le tunnel désaffecté est resté ouvert aux promeneurs ; on vient de le condamner. Reconverti, il ferait pourtant de la Marne une belle voie cyclable, de Paris à Meaux… Une montée raide et rocailleuse escalade le coteau : c’est la difficulté du jour ! On dévale immédiatement sur Lesches, puis, à travers une boucle très tranquille de la Marne, on rejoint Trilbardou, où la route de Charmentray nous conduit au canal de l’Ourcq, chemin du retour.

 

En amont de Souilly, le halage n’est pas goudronné. Le canal serpente, à flanc de coteau. Des panneaux indiquent que la circulation des vélos est interdite, mais elle est, paraît-il, tolérée : le régime des voies navigables s’applique par défaut, sans que personne, apparemment, ne tienne à cette interdiction. On dit même que la Ville de Paris, propriétaire des lieux, pourrait tout à fait la lever, si elle le souhaitait…

 

Le vieux Claye passe en contrebas, puis c’est Souilly. Tout change. Le canal rejoint Pantin en quatre longues lignes droites bordées de peupliers. Au lieu de surplomber le pays, il s’enfonce ; l’atmosphère a quelque chose d’oppressant. Peu à peu, cependant, le paysage s’ouvre. Les arbres se font plus rares, l’horizon s’élargit. On retrouve la dimension industrielle du canal : docks, entrepôts, anciennes usines. Bientôt, c’est Pantin : les Magasins Généraux, le Centre National de la Danse, les Grands Moulins de Pantin. Après le parc, puis le bassin de la Villette, le canal St-Martin. Au virage, on continue dans l’axe pour déboucher, par la rue Taylor, sur la porte St-Martin. Paris !

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